2 août 2010

Nous taisons tous l'essentiel. Nous croyons nos vies constituées d'événements, quand ce sont les instants d'absence, les fragments oubliés, qui les forgent et les nomment. Par exemple un ongle rongé, le souvenir d'un chien, la cendre d'un regard, une odeur, un cri. L'écriture, la poésie plongent leurs racines dans ces failles, dans les instants proscrits, ceux que la mémoire réfute.
Christian Garcin, Vidas